dimanche, janvier 29, 2006

Taipei Awards: Huang Wei-Min. Lodging


Huang Wei-Min
née en 79 .

Habiter. Habiter un épi de maïs.
Drôle d'idée. Après tout pourquoi pas?
Un endroit confortable, où vivre... en plus c'est bon, le maïs, non? si on peut manger les murs, ça peut être intéressant!


Et puis les épis de maïs qu'elle nous propose, ils sont particulièrement grands, peints sur toiles de 2m50 de large.
un peu comme les capsules-hôtels japonais, ces minuscules cabines amménagées avec lit-télé, le nécessaire de repos de l'homme d'affaire stressé, paraît-il. Une allure de sarcophage futuriste. on vous y fait rentrer, Pop! on vous expédie dans l'espace et on n'en parle plus!
bon, là n'est pas le sujet!

d'autant que les épis de maïs, ça nous rapproche plutôt de la terre, on imagine mal expédier un épi de maïs dans l'espace... même si on l'avait façonné nous-même, comme une énorme navette spatiale...
car les épis de l'exposition, au premier abord, on ne connaît pas trop leur taille: la représentation de ces espaces à habiter est-elle à taille réelle ou bien s'agit-il, comme les dessins de projets d'architecture, du dessin d'une résidence dans son entier? sont-ils en fait énorme, comme un immeuble où chaque grain représenterait un appartement, où bien est-ce à taille réelle, un petit logement où l'on entre à peine?
Toujours est-il que l'artiste propose quatre types d'épis:
The first one is the residence of flesh (chair)
the second one is the residence of blanket
(couverture)
the third one is the residence of leather
(cuir)
the fourth one is the residence of straw
(paille)
et pose la question:
What kind of place would you select to reside temporarily ?

à choisir bien entendu selon vos besoins et personnalité..
Espace privé, personnel (dans le cas d'un épi à taille humaine) ou partagé (s'il s'agit d'un immeuble-épi)
Mais en fait, il faut le dire tout de suite : dans l'optique de l'artiste, il s'agit d'un épi à taille humaine.
elle conçoit en effet l'épi comme une image de notre monde intérieur, procurant chaleur et réconfort. ("that private space grants people sense of security as well as makes embrace of motherhood." "the work holds the metaphor of inner world existence, giving people warmth and welcome")
Exit tout le reste: il ne peut en aucun cas s'agir d'une chouette résidence futuriste, où l'on vivrait en communauté, constituée selon nos inclinations (plutôt chair, ou cuir?)...

L'épi de maïs comme espace strictement privé, intime, séparé des autres et du monde extérieur, épi autonome, fournissant à celui qui l'habite abri et nourriture.
Comme si l'on pouvait réduire notre existence à celle d'un foetus: à l'abri, tout seul et sans d'autres besoins que se nourrir et rester bien au chaud. "Fuire l'agitation de la société" comme le dit l'artiste et goûter au repos, pour un temps. (elle le souligne à deux reprises: habiter l'épi est une expérience temporaire)

Le jury interprète cela comme un essai de l'artiste d'exprimer ses idées sur la vie contemporaine à Taiwan, et ses réflexions sur l'existence humaine et la subjectivité.
Pourquoi particulièrement à Taiwan, je ne sais pas!

Mal être de l'homme dans la société contemporaine et besoin égoïste de vivre pour soi.
Rêverie des besoins primordiaux, l'homme-foetus, niché au creux d'une excroissance terrestre, qu'il a quand même aménagé, parcequ'il ne serait pas non plus fait pour vivre dans un épi naturel?
A l'aise nulle part, ni au milieu des hommes ni dans la nature ?
ou le besoin d'un équilibre entre les deux, qu'offrirait temporairement l'épi à habiter ?

des questionnements qui me font plus penser aux philosphes du XVIII° qu'à la société contemporaine (et taiwanaise en plus?)...









1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

il y a des gens que ca gene pas d'habiter dans des legos alors je dis pas non au maïs, faut juste faire gaffe aux insectes!!!

7/2/06 3:12 PM  

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