jeudi, février 02, 2006

Lady 's Gloves



Le rêve !
non, pas Tom! ses gants !!!
...dans Minority Report, ne me dites pas que ça ne vous a pas fait rêver, pouvoir commander comme ça, au doigt et à l'oeil! rien que des gants pour communiquer!!! Fini la souris, le poignet et l'épaule douloureux...avec des gants pareils on pourrait danser devant son écran géant d'ordinateur tout en travaillant!

Tiens, ça me fait penser au Picsound de Tseng Wei-Hao... activer des réseaux invisibles par notre présence et nos gestes. L'installation du jeune artiste taiwanais proposait une sorte de partition interactive. Un mur comme une partition de musique et comme un clavier sans véritables notes: des bandes noires (masquant un réseau de capteurs et de fils) que le visiteur pouvait relier par son corps, se faisant musicien.

Le mur comme une partition, et les fils comme des mots ou des notes silencieux, c'est aussi cette idée que l'on retrouve dans le Wire Rap de Laetitia Sonami. Artiste née française, vivant aux Etats-Unis (on n'y échappe pas!) elle travaille sur les rapports son-lumière-espace-présence.

Et c'est elle qui a mis au point ce dont je veux vous parler :
les Lady's Gloves,
...la première fois en 1991 pour le Ars Electronica Festival de Linz. Depuis l'idée à évolué, et elle est déjà à la version 5 du gant cyber haute couture.

Chouette!
Comme la baguette d'un chef d'orchestre, mais englobant le corps au lieu d'être tenu par lui, le gant de Laetitia Sonami lui permet de contrôler sons...et lumières. C'est un véritable instrument, qu'il faut apprendre à maîtriser, et qui présente des contraintes, productrices d'un certain vocabulaire musical. En cela donc décidément bien différent de la baguette du chef d'orchestre.

Mais la gestuelle demeure: à distance, contrôler les sons. Occuper l'espace pour les déployer.
Ainsi se superposent parfaitement deux espaces: l'espace du spectacle visible, dans lequel gesticule l'artiste (espace existant par la présence corporelle de l'artiste) et l'espace invisible où résonent les sons.
Magique !


Et elle ne travaille pas seulement sur les sons, mais aussi sur la lumière... et sur les rapports sons-lumière, encore développés par l'intermédiaire du corps humain : allez donc jeter un oeil à la première vidéo (très courte et vite téléchargée) Conversation with a light bulb, datant de 2000. délicat et poétique.
tout le site vaut d'ailleurs la peine d'être exploré...
dommage que la lisibilité du site et la qualité des enregistrements ne soient pas top top...mais ça donne un aperçu, et l'envie de voir en vrai les performances et installations de l'artiste !